10 septembre, et maintenant ?

Le 10 septembre dernier, MOB a fait un tour de la région parisienne pour suivre les actions du mouvement #BloquonsTout. Des blocages de périphs ou de lycées aux grands rassemblements parisiens, et on a essayé de se faire une idée de la mobilisation citoyenne. Un reportage à chaud pour se projeter dans les suites des mobilisations ce 18 septembre à l’appel des syndicats.

Sur le papier ce sont « seulement » 200-250 000 personnes qui se sont déplacées pour l’occasion. Et, si ça fait peu comparé aux manifestations contre les retraites ou aux Gilets jaunes n’oublions pas qu’il s’agit ici d’un mouvement citoyen désorganisé, sans coordination politique ou syndical. Et puis ces chiffres ne comptabilisent pas les grévistes restés chez eux ou les boycotts (minimes mais bien réels) sur le territoire. Rien que les enseignants en grève feraient presque 50 000 personnes. En bref, la colère ne se limite pas au comptage de terrain.

Police partout

Surtout que le déploiement annoncé de 80 000 policiers a dû en refroidir plus d’un, surtout depuis les violences contre les Gilets jaunes. 521 interpellations ont d’ailleurs été recensées, une cinquantaine de violences policières dénombre Streetpress, sept journalistes agressés selon Reporters sans frontières. Un dispositif policier sans comparaison avec les 12 000 policiers déployés lors des réformes Retraites par exemple.

Et malgré tout, on a compté près de 800 actions dans 180 villes de France, de grandes manifestations festives et des petits rassemblements solidaires. Une cartographie à retrouver sur Ouest France. Le mouvement est donc une réussite compte tenu de ces freins à la révolte. L’éparpillement du mouvement nous inquiète pourtant pour son impact politique concret. Il permet néanmoins de créer des espaces de solidarité et de contestations, à l’image des assemblées de ronds-points du temps des Gilets jaunes.

Second souffle syndical ?

On a depuis suivi pas mal de groupes qui tentent d’ailleurs de faire durer leur engagement de terrain : réunions, tractages et rassemblements ont continué, du moins dans le 93 où on est installé. Prochain objectif : le 18 septembre, date de mobilisation intersyndicale, donc plus traditionnelle, qui devrait alimenter la colère populaire et peut-être lui donner un second souffle.

On vous laisse vous en faire une idée avec quelques retours à chaud du 10 septembre dans les rues de Fontenay sous-bois et à Paris pour savoir quoi en penser d’ici demain.

Réalisation et montage : Louna Boulay et Elliot Clarke