Vague d’extrême-droite : et si les cartes nous mentaient ?

Une carte se décrypte comme un article. Celle qu’on nous partage depuis quelques jours nous fait peur. Et à raison : le RN arrivé en tête des Européennes à 32% pourrait rafler la mise aux Législatives. Mais c’est aussi l’occasion de se demander pourquoi. Parce que, à force de voter CONTRE le RN en permanence, on a du mal à en cerner le terreau.

On exagère évidemment. Le Monde est une source fiable. Cela n’empêche qu’une carte comme un sondage ou un article n’est pas neutre. Comme nos posts d’ailleurs ! Et si l’information reste « vraie », la manière de la présenter influence notre perception. On doit à Marie Turcan de Numerama un comparatif des cartes issues du scrutin des Européennes, par média : chacun a sa couleur pour présenter le RN en tête dans les résultats et les forces d’opposition.

On peut donc orienter une information, surtout lorsqu’elle est visuelle, en fonction de sa présentation. Tout le monde a partagé cette carte pour alerter sur la vague RN, et ils ont raison mais leur carte manque de précision et donc de recul sur la situation.

C’est là qu’on comprend que ce terreau d’extrême-droite s’enracine surtout dans les campagnes et les petites villes, loin de la mixité sociale. Les idées répandues par les chaînes d’info irradient en continu auprès des citoyens déclassés, appauvris par l’inflation.

Au-delà du racisme réel de nombre d’électeurs d’extrême-droite, se cache une misère sociale et médiatique. Tout comme un vote contestataire face aux égarements du pouvoir macroniste en place. Et c’est aussi CONTRE cela qu’il faut lutter dans le champ des idées et les infos qu’on transmet.

Infographie : Elliot Clarke