Premier ministre : Et si il nous fallait plutôt une nouvelle République ?

Avec la nomination de François Bayrou comme 1er ministre, c’est le 4ème remaniement en seulement un an. Une crise politique sans précédent qui interroge sur la bonne santé de nos institutions et particulièrement de la Vème République. Notre Constitution a 66 ans, elle a largement dépassé l’âge légal de la retraite. C’est du moins ce que pensent beaucoup de militants, politiques et constitutionnalistes qui se sont penchés sur le sujet. C’est peut-être aussi ce que suggère la crise politique actuelle.

La constitution d’octobre 1958 a été pensée pour le Général de Gaulle, donc pour un homme fort et… seul. Depuis, les citoyennes et citoyens ont pu goûter à cette hyperprésidentialisation, à des gouvernements sourds à la mobilisation citoyenne, à l’opposition parlementaire. Et au niveau local, c’est pareil ! Les élus locaux dépendent énormément des budgets de l’Etat. Même si ils récupèrent quand même directement des impôts locaux. Leur marge de manœuvre reste fragile. Et les citoyens, eux, n’ont pas beaucoup d’outils pour influencer la classe politique : pas de RIC (référendum d’initiative citoyenne) ou d’e’assemblées citoyennes. Ne reste que les pétitions « officielles », difficiles à remplir et non-contraignantes.

Il est peut-être temps de mettre la Vème République à la retraite et de repenser collectivement nos institutions et la Constitution qui les définissent. A minima, une grande réforme constitutionnelle pourrait donner un coup de neuf à la République : reconnaître le vote blanc ou le jugement majoritaire pour redonner le goût du vote au peuple. Transformer l’Assemblée ou le Sénat en chambre citoyenne (tirage au sort) ou vraiment représentative (Proportionnelle). Les idées ne manquent pas, mais qui pour les proposer ?

La classe politique reste sourde à cette nécessaire transformation, est-ce aux françaises et français de s’en emparer ? L’organisation d’Etats généraux de la démocratie ou d’une convention citoyenne sur ces sujets fait son chemin dans les couloirs institutionnels et les structures militantes. A quand le « big-bang » national de la démocratie ? Une nouvelle République plus équilibrée avec moins de concentration des pouvoirs et plus de délibération/démocratie directe avec les citoyennes et citoyens, ça fait rêver non ?

Infographie : Elliot Clarke // Photo : CC Archives de la ville de Montréal