JUSTICE, POURQUOI S’Y ATTAQUENT-ILS ? – 11/04/2025
C’est un phénomène qui touche la scène internationale, certains n’hésitent plus à défier la justice, ces dernières semaines, plusieurs dirigeants politiques en Israël, aux États-Unis ou en France, se sont attaqués à l’un de ses fondements : l’indépendance.
Benjamin Netanyahu veut faire tomber la procureure générale Gali Baharav-Miar parce qu’elle veut mener une enquête sur le Qatargate, à son encontre. Un scandale sensible qui mêle le Premier ministre israélien ainsi que plusieurs de ses proches conseillers. « La destitution du chef du Shin Bet s’inscrit dans la tendance générale à s’attaquer à ces agences indépendantes et à accroître le pouvoir de l’exécutif », s’alarme le professeur Amichai Cohen dans le New York Times.
Aux États-Unis et en France, les critiques à l’encontre de la justice ne sont pas rares non plus. Qu’elles viennent de Donald Trump, selon Le Monde ou du RN. Après la condamnation de Marine Le Pen, BFMTV relaie que la présidente de la 11e chambre correctionnelle de Paris ayant rendu le verdict lundi dernier a été victime de menaces.
Une réaction inquiétante selon Catherine Vandier, magistrate et trésorière de l’Union syndicale des magistrats. Toutes ces attaques, notamment en France ne laissent pas, non plus, la classe politique indifférente, à l’image de Gérald Darmanin.
C’est normal d’être révolté. En France comme ailleurs, la justice est un contre-pouvoir essentiel, une institution indépendante de la classe politique.

Un équilibre qui est garanti par la séparation des pouvoirs.

Ces trois pouvoirs sont séparés nous dit Vie publique pour éviter qu’un seul ne concentre trop de force. C’est un principe fondamental de toute démocratie. Le rôle de la justice est de faire respecter les lois, de trancher les conflits et de protéger les plus vulnérables.
Elle ne décide pas de la loi, mais elle l’applique de manière impartiale. Ses principes sont clairs : L’indépendance, l’impartialité, l’égalité, la présomption d’innocence et le droit à un procès équitable.
Pour garantir son bon fonctionnement, la justice est protégée par plusieurs mécanismes. Les juges ne peuvent pas être déplacés ou révoqués, sauf dans des cas exceptionnels. Ils sont recrutés sur concours et leur carrière est encadrée par le CSM (Conseil Supérieur de la Magistrature), une institution indépendante.
Malgré ça, des pressions politiques et médiatiques, voire des menaces directes, peuvent porter atteinte à ce pouvoir judiciaire. Quand des responsables politiques (comme Marine Le Pen et ses co-accusés) cherchent à influencer une enquête, ou font pression sur un magistrat, c’est le fondement même de la démocratie qui est touché.



L’indépendance de la justice est donc bien réelle en France. Elle est surtout primordiale et à défendre dans un système politique équilibré. Si un président ou un gouvernement commence à contrôler la justice, on glisse vers un régime autoritaire. Un pouvoir sans contre-pouvoirs peut faire ce qu’il veut, écarter ses adversaires, modifier les lois à son avantage, ou réduire les libertés individuelles. C’est pourquoi la justice doit rester indépendante pour garantir à chaque citoyen que ses droits seront respectés. Quelle que soit sa situation.
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Infographie : Judith Faye
Sources : Le Monde, Le Huffpost, Libération, Vanity fair, DW, CRCE K, France culture, BFMTV, Le Figaro, Le Parisien