Européennes 2024 : pour quel union ? – 06/06/24
Priscillia Ludosky, ancienne figure du mouvement des Gilets jaunes et désormais candidate indépendante sur la liste Europe Écologie – Les Verts (EELV), porte un programme ambitieux pour transformer l’Union européenne. Sa campagne met en avant des propositions radicales, notamment sur la démocratie participative, la transparence et la justice sociale. Voici un aperçu de son programme et de ses propositions phares pour les élections européennes. Des pistes d’améliorations démocratiques inspirantes pour l’Europe mais aussi à l’échelle nationale.
Référendum d’initiative citoyenne européen : un outil inédit
L’un des piliers de son programme est l’instauration d’un référendum d’initiative citoyenne (RIC) européen. Inspiré par les revendications des Gilets jaunes, ce dispositif permettrait aux citoyens de déclencher des débats publics et des référendums à l’échelle européenne. Actuellement, une initiative citoyenne européenne (ICE) existe, mais elle reste limitée, comme le souligne Priscillia Ludosky : « L’ICE requiert sept citoyens issus de différents pays pour porter une initiative. Nous voulons qu’un citoyen puisse, seul, provoquer un débat et un référendum. »
Assemblée constituante européenne : réécrire les règles du jeu
Pour répondre à la défiance envers les institutions européennes, Ludosky propose la création d’une Assemblée constituante européenne :
« On doit pouvoir réécrire ces règles avec des dispositifs de participation citoyenne qui aident à construire une Union plus juste. »
L’idée est de réviser les traités fondateurs pour donner plus de poids aux citoyens et aux eurodéputés, notamment en permettant à ces derniers de proposer des lois directement.
Élargir la participation : droit de vote dès 16 ans
Un autre axe de son programme est le droit de vote à 16 ans. Elle explique : « On est pénalement responsables à 16 ans en France. Pourquoi ne pourrait-on pas donner son avis par le vote ? » Cette mesure vise à inclure les jeunes, déjà engagés dans des combats climatiques ou sociaux, dans les processus décisionnels. Elle est également défendue par l’UNICEF qu’on interrogeait il y a peu.
Lutte contre les lobbies : préserver la démocratie
Ludosky dénonce l’influence excessive des lobbies au Parlement européen :
« Ces lobbyistes ont un accès privilégié au Parlement. Ce n’est pas normal, et il faut lutter contre ça. »
Parmi ses propositions, elle souhaite retirer les badges d’accès aux représentants des lobbies et renforcer la transparence des rendez-vous entre députés et groupes d’intérêts. 1/4 des eurodéputés sont d’ailleurs concernés par des affaires comme on en parlait dans une infographie en février dernier.
Défense des libertés associatives et des lanceurs d’alerte
Face au recul des libertés collectives, son programme prévoit des mesures pour protéger les associations et ONG militantes. Cela inclut un statut européen des associations pour leur garantir indépendance et soutien financier direct de l’Union. Elle insiste également sur la nécessité de documenter et réformer les pratiques de maintien de l’ordre jugées liberticides.
Priscillia Ludosky défend également les lanceurs d’alerte, qu’elle considère comme essentiels à la démocratie. « Ces personnes prennent des risques immenses pour informer le public. Il faut un statut qui les protège mieux qu’actuellement. »
Vers une Union plus démocratique et écologique
Priscillia Ludosky voit ces propositions comme une réponse aux menaces pesant sur les démocraties européennes. Elle met en garde :
« Nous assistons à un recul des libertés démocratiques et à une montée des autocraties. Il est crucial de protéger les citoyens et d’offrir des outils pour une participation active et équitable. »
Son engagement va au-delà de la démocratie : son programme aborde également la justice climatique, l’équité sociale et la défense des services publics à l’échelle européenne.
L’approche de Ludosky illustre une vision ambitieuse pour l’Union européenne, centrée sur les citoyens. En s’attaquant aux racines de la défiance envers les institutions, elle cherche à reconstruire un lien de confiance et à ouvrir de nouvelles voies de participation démocratique.
Alors que le scrutin européen approche, son message est clair : « Donnons-nous les moyens de réécrire ensemble les règles du jeu. »
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Réalisation et montage : Elliot Clarke