GPII : Grands Projets Inutiles Imposés (et comment lutter)
L’autoroute A69 près de Toulouse, les déchets nucléaires à Bure ou l’aéroport de Notre-Dame-Des-Landes près de Nantes sont des GPII, des Grands Projets Inutiles Imposés. Et ils suscitent de plus en plus de frictions locales avec les habitants.
Une terminologie qui, depuis le Forum Mondial de Tunis en 2013, sert à identifier de nombreux projets d’aménagement du territoire qui posent un problème écologique, social ou démocratique aux habitants. Reporterre liste sur son site ces GPII mais surtout celles et ceux qui les combattent sur une cartographie interactive qui montre l’ampleur et la répartition des contestations.



Tout l’enjeu derrière ces mobilisations, c’est celui du débat public. Ce qui dérange le plus dans ces projets, majoritairement ruraux ou périurbains, c’est l’absence de discussion/considération des habitants eux-mêmes. La plupart du temps, l’État, la collectivité et/ou leurs entreprises partenaires imposent des projets sans en parler à la population, sans construire avec les premiers concernés.
Réussites concrète et culture de résistance
Ou alors, ils organisent des enquêtes publiques ou des concertations sans réel impact sur la décision finale. Des discussions souvent jugées stériles pour « faire passer la pilule » localement. Il est donc normal que citoyens et habitants des territoires se mobilisent mais avec quel succès ?
Un premier bilan qu’une étude de Kevin Vacher (sociologue qui nous a déjà parlé de représentation politique des quartiers populaires) et les associations Terres de Luttes, Notre Affaire à Tous et ZEA mettent en lumière. A retrouver en détail dans « Les Davids s’organisent contre Goliath ».


De belles réussites localisées qui vont au-delà du possible aboutissement des projets. Car, ces luttes font avant tout démocratie et c’est ce qui explique leur profusion depuis quelques années. Les « résistants » en sortent plus armés pour faire entendre leur voix, plus impliqués sur leur territoire et les collectivités/entreprises forcées à écouter cette gronde citoyenne. Faute de la respecter.
ZAD, recours juridiques manifestations, occupations, ces combats locaux pour l’écologie ou la justice sociale sont essentiels à la protection des territoires, à la visibilisation des luttes et des projets d’aménagement inutiles voire carrément néfastes. Parce que la démocratie, c’est d’abord là on l’on vit qu’on peut la défendre.
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Infographie : Elliot Clarke
Sources : Reporterre, Vert, Terres de luttes, France Inter