Assemblée citoyenne (2/4) – Arbitrer la décision politique

Est-ce que des élus et des citoyens peuvent décider ensemble de ce qui est bon pour leur ville ? Il y a quelques semaines, on vous parlait de l’Assemblée citoyenne et populaire de Poitiers ! Une assemblée de 50 habitants tirées au sort afin de prendre une grande décision pour leur ville. Lors de leur premier rendez-vous en octobre, et notre premier épisode, ils avaient fait 10 propositions variées : rénovation des logements, stationnement en ville, alimentation ou insertion des jeunes. Mais, à la fin, il ne doit en rester qu’une et c’était tout le sujet de la 2ème assemblée, ouverte à tous les habitants.

L’occasion de vous partager cette décision et de montrer comment citoyens, élus et agents de la ville l’ont choisi ensemble, sur un pied d’égalité. Mais surtout l’opportunité de mettre en lumière le travail de médiation, d’accompagnement et de facilitation de Fréquence commune. C’est cette coopérative qui fait le lien entre les participants, l’arbitre de cette Assemblée citoyenne.

Les facilitateurs de Fréquence Commune sont reconnaissables à leurs t-shirts rouges au milieu de la petite foule d’habitants de Poitiers. Et ils ont joué un rôle clé. En amont, ils ont conçu la mécanique de l’Assemblée avec la ville et ses élus. Leur mission est d’accompagner les participants pour qu’ils aient accès aux bonnes informations, puissent monter en compétences et s’exprimer dans un cadre d’équivalence avec élus et agents.

Pendant l’assemblée, un travail d’équilibre est réalisé pour éviter que certains groupes ne prennent trop de place dans la discussion. En effet, si des rapports de pouvoir existent, notamment entre élus et habitants, cela peut empêcher certaines personnes de s’exprimer. L’objectif est de permettre à chacun de se forger une opinion, de la partager sans crainte d’être jugé et d’être dans les meilleures conditions pour participer pleinement à la décision.

Faire converger tous ces gens et leurs idées

Fréquence Commune crée du lien entre tous les participants et s’assure du déroulé de l’ensemble des 4 réunions de cette Assemblée citoyenne et populaire. Un processus en plusieurs phases a été mis en place, ponctué d’exercices issus de la sociocratie ou de la gouvernance partagée. La démocratie au travail quoi. Avec plusieurs phases :

  1. L’émergence des idées – Lors de la première réunion de l’Assemblée, tous les sujets ont été exprimés librement et 10 propositions ont émergé des réflexions citoyennes.
  2. La convergence – Il a ensuite fallu réduire le nombre de propositions pour arriver à un choix final. C’était tout l’enjeu de cette seconde édition.

Le matin de l’assemblée, les participants ont exploré les dix sujets retenus précédemment. Mais en fin de journée, il ne devait en rester qu’un. Cela s’est fait par un vote, où chacun a sélectionné trois sujets parmi les dix proposés. À l’issue du vote final, trois thèmes sont arrivés en tête :

  1. L’alimentation, avec 108 votes
  2. L’emploi, avec 68 votes
  3. La mixité sociale, avec 55 votes

Une phase de débat supplémentaire a ensuite permis de confronter les points de vue et d’affiner la décision pour la sélection finale. Le sujet de l’alimentation a donc été retenu avec comme espoir de « mettre en place une sécurité sociale de l’alimentation« . Cette décision a soulevé quelques discussions, notamment sur la participation des élus au vote final. Frédérique, participante citoyenne, était étonnée :

La suite du projet se déroulera le 8 février, avec une troisième assemblée qui prendra la forme d’un débat contradictoire. Des experts seront invités pour apporter des points de vue différents sur la thématique de l’alimentation et aider les citoyens à mieux comprendre la problématique et le champ des possibles. Le tout avant d’élaborer des pistes de solutions lors de l’A4, l’ultime assemblée.

L’opération de cette deuxième assemblée est donc une réussite. Si citoyens et habitants reviennent pour continuer le travail ! Affaire à suivre dans le troisième épisode de notre série courant février.

Réalisation et montage : Elliot Clarke