UNICEF : MOINS DE 18 ANS, CITOYENS POUR AUTANT – 18/12/23
On n’a pas besoin d’avoir 18 ans pour s’émanciper, conduire ou payer des impôts, alors pourquoi on doit attendre pour participer politiquement ? Les mineurs représentent presque 24% de la population mais ne participent que peu à la décision politique, à l’école ou dans les instances. C’est pourtant un droit inscrit depuis 1989 dans la Convention internationale des droits de l’enfant de l’ONU. C’est un droit que défend l’UNICEF France depuis plusieurs années et c’est pour ça qu’on est allé leur en parler. D’autant que d’autres pays en Europe nous ont déjà devancés sur le sujet.
Droit de vote à 16 ans, réforme de l’éducation Morale et civique, expérimentations démocratiques, Noémie Hervé est chargée de plaidoyer à l’UNICEF et nous donne quelques pistes pour mieux écouter et faire participer les mineurs en France.
C’est hyper intéressant de voir qu’en commençant plus tôt à participer aux décisions collectives, on politise mieux les générations futures. Sur la mal-inscription, on vous conseille de regarder notre vidéo avec Dorian Dreuil de « A voté », une asso qui lutte contre ce décrochage électoral des jeunes et des plus précaires. Et le fait que ça fonctionne en Belgique ou en Norvège devrait rassuré nos représentants ! Noémie nous explique d’ailleurs bien que l’abstention n’est en rien un problème d’engagement des jeunes mais plutôt d’éducation et d’expérimentation.
« Les jeunes sont mobilisés. On le voit avec les manifestations, les signatures de pétitions, etc… Ils se détournent des formes de participation institutionnelles notamment parce qu’ils ne se sentent pas représentés. Permettre aux jeunes de 16-17 ans de voter ça représenterait 1,5 millions de jeunes et ça permettrait à leurs idées d’être plus représentés dans le débat politique. » Noémie Hervé, chargée de plaidoyer à l’UNICEF
A chaque élection, le droit de vote à 16 ans revient sur la table. Et les réformes de l’éducation morale et civique comme le focus sur l’éducation aux médias et à la citoyenneté (EMC) sont plutôt communes. Quand on se penche sur le sujet, on comprend que la classe politique n’aurait pas particulièrement à gagner à rajeunir son électorat ou à mieux politiser des jeunes. Quand ils votent, ils ont des idées plus radicales, à droite comme à gauche.
« La participation [politique] ce n’est pas que dans les instances, il y a un enjeu à créer une culture de la participation. Qu’un enfant puisse apprendre des choses sur le droit à la participation mais aussi l’expérimenter dans sa vie quotidienne. Et c’est ce qu’on essaie de faire à l’UNICEF, que les jeunes ne soient pas seulement des bénéficiaires mais des partenaires. Il y a un vrai intérêt pour ce sujet-là mais on voit qu’il n’est pas prioritaire. » Noémie Hervé, chargée de plaidoyer à l’UNICEF
On espère que ces lignes vont bouger grâce à des plaidoyers comme ceux de l’UNICEF ou à des associations d’éducation populaire pour mieux représenter ces quelques 24% que sont les moins de 20 ans ! En attendant évidemment de changer plus en profondeur notre système politique.